Amenez vos enfants et ceux des autres dans les bibliothèques municipales. Faites leur sentir l’odeur du livre et du bien commun. Qu’ils touchent à tout, qu’ils se retirent dans un coin, seul avec une pile de livres rien que pour eux et qu’ils découvrent un monde qui n’est visible que par eux, dans une ambiance qui n’a pas son pareil.
Les plus petits videront les cases. Les livres pour petits sont faits pour être malmenés. Ils ont l’habitude d’être sentis, léchés, mordus, arrachés, crayonnés. Ils sont vivants. Ils passent de petites mains en petites mains et ils encaissent les coups.
Peut-être feront t-ils comme mon fils, qui tout petit préférait vider les casiers posés au sol et se mettre dedans en rigolant. Ensuite, nous rangions tous les deux, ou presque, enfin, l’un de nous deux rangeait…
Nous nous arrêtions parfois sur une image et je lui lisais l’histoire.
Ma fille, qui traîne les bibliothèques depuis qu’elle est née, ne savait pas faire de choix. Elle prenait tout ce qui attisait sa curiosité, le mettait à ses cotés et se trouvait un coin tranquille, assise au sol. Je partais du coté des livres sans images ; coté obscure de la bibliothèque. Lorsque je revenais elle n’avait pas bougé, absorbée dans des ailleurs aux couleurs de sciences et d’animaux.
Le premier contact au livre chez ma fille a été de vider mes bibliothèques de la maison. Je la laissais faire. Ça l’amusait. Je rangeais. Je savais que c’était important pour elle d’en passer par la vue puis par le toucher. Très vite, elle a tourné les pages tout comme mon fils. C’est irrésistible un livre.
Laissez les enfants s’approprier la maison, la richesse de notre monde.
Donnez-leur aussi l’occasion de découvrir des lieux de partage de la culture, sans forcément dépenser d’argent et en les accompagnant. Nous avons des bibliothèques municipales qui sont de véritables trésors.
Rendez-vous compte : nous pouvons emprunter gratuitement n’importe quel livre, quand nous le souhaitons ! C’est génial ! C’est une richesse nationale d’une grande valeur.
Tous les enfants peuvent avoir accès aux livres en France. Ça s’appelle l’égalité des chances.